Ys IV ou le voyage d'Adol à Celceta qui correspondrait plus ou moins à l'Espagne. C'est une contrée qui avait été évoqué dans le carnet de voyage d'Adol de Ys I & II et il semblerait que Falcom ait toujours eu des plans pour continuer le scénario de la série. En effet, souvenez vous qu'un script des suites des aventures d'Adol existait « peut être » avant qu'il fut décider que Ys III soit ce projet de jeu d'aventure en vue de coté. Faut dire qu'avec un tel succès, ce serait dommage de s'arrêter !
Ys III étant sorti en juillet 1989, on pourrait trouver que la série a tout de même fait une grosse pause puisqu'on ne verra pas de Ys IV avant novembre 1993... Mais entre temps il y eut pas mal de remake et notamment les plus importants : Ceux sur PC Engine CD qui ont été un franc succès, le dernier étant celui de Ys III en 1991. Si on le prend de ce point de vue là, il n'y eut pas vraiment de pause pour la série Ys. En effet, c'est dans une interview disponible sur shmuplations que le président de l'époque Masayuki Katou (le fan de PC-88 avec une tête de Yakuza là) confie que c'est Hudson qui les ont approché en voulant une suite mais que malheureusement, Falcom n'avait aucune équipe de disponible sur le moment. Souvenons nous en effet que le départ de l'équipe d'Hashimoto / Miyazaki pour fonder Quintet a été un vrai coup dur pour la boite et que depuis, Ys était orpheline de son équipe !.. Tiens, sauf Masayuki Katô qui devint ainsi le producer. Qu'à cela ne tienne, Hudson proposa de se charger du système et du gameplay pendant que Falcom les dirige avec leur producer mais aussi leurs compositions et leur scénario. Ah, il faut croire que les Ys avaient vraiment été un gros succès sur PC Engine CD pour qu'ils en veuillent à ce point !
L'équipe de développement de Ys IV, donc principalement d'Hudson. Merci à l'incroyable site shmuplation.com. pour la photo certes petite.
En haut à droite, Masayuki Katô, le directeur pointe du doigt que c'est Falcom aux commandes quand même. En bas à gauche, Ryo Yonemitsu, hilare, après ses dernières compositions apparemment.
Peut être à cause de cette répartition, Falcom a souhaité se coller à ce qu'il savaient de Ys c'est à dire le carnet de voyage d'Adol écrit par Tomoyoshi Miyazaki lors des premiers volumes. Comme si il était encore là, à suivre la série tel un fantôme. D'ailleurs dans cette même interview évoquée plus tôt, Ys V était déjà confirmé tellement ils étaient enthousiaste ! Le style de jeu adopté fut exactement le même que Ys I & II car les joueurs n'ont pas tous apprécié le changement en vue de coté apporté par le troisième épisode ce qui fait de ce Ys IV la véritable suite des premiers opus.
Cependant, au lieu de simplement confier le projet à Hudson, Falcom fit quelque chose d'assez étrange : il laissa le script général du jeu pour que d'autres compagnies puissent s'en occuper. Ainsi, Tonkinhouse qui avait pris l'habitude de faire les versions Nintendo de Ys ont pu faire leur propre version nommé « Mask of the Sun » dont le déroulement diffère largement de la version PC-Engine nommé « Dawn of Ys ». Une version par Sega fut même envisagé sur Mega CD ce qui n'est pas étonnant car on était pile dans la période où la compagnie du hérisson était en pleine connivence avec Falcom ce qui avait donné à l'époque un remake de Sorcerian ainsi que Popful Mail sur cette même console... Peut être par cause de temps, cet Ys IV Sega ne verra jamais le jour, tout comme l'anime que l'on avait cité dans la première partie de ce dossier.
Ys IV : Dawn of Ys
Support : PC-Engine CD
Développeur : Hudson / Falcom
Date de sortie : 1993
Genre : A-RPG
Que ce soit l'opus SNES ou PC Engine, l'histoire se situe entre le II et le III du point de vue chronologique, une volonté découlant directement du fait que l'on souhaite dire qu'on joue bien à la suite de Ys II et non Ys III. On retrouve donc tout ce qui a fait le succès des premiers épisodes mais cette fois designé avec la puissance de la machine de PC-Engine CD en tête au lieu d'un micro-ordinateur japonais vieillissant !
Surfing in 8bits, riding my wav~♪
Pour ceux qui viennent de Ys Chronicles, les graphismes de Ys IV peuvent paraître plutôt basique mais en réalité le pixel-art dans ce jeu est vraiment très propre avec de nombreuses animations très bien travaillées et une grande fluidité qui relègue les premières version de Ys sur PC-88 à l'état d'antiquité ! Le truc cool de la version PC Engine CD cependant c'est toujours le décalage entre les graphismes 8 bits « assez propres » et les musiques qualité CD extraordinaires !
La cinématique flashback de départ est excellente et nous met direct dans l'ambiance de la série !
Dans une interview (un peu délirante), les composeurs d'Ys IV semble être Mieko Ishikawa, Atsuhi Shirakawa, Takahiro Tsunashima et Naoki Kaneda. Principalement des nouvelles têtes donc et je ne vois le nom de Mieko Ishikawa apparaître sur aucune des nouvelles tracks, je ne peux alors que supposer qu'elle avait monté en grade et se mettait à superviser ses juniors après avoir composé l'excellente OST d'Ys III. Faut dire que si on excepte Masayuki Katō le président de Falcom, Mieko est la seule personne de l'équipe principale du premier Ys I a être encore chez Falcom 6 ans plus tard. De quoi monter en grade et être un peu la tenancière de cette série par la suite puisqu'en 2020, elle est toujours là et est montée au rang de Coordinatrice où elle est présente dans la plupart des gros jeux de Falcom. A ce stade, elle sera celle qui aura le plus connu l'entreprise de tout le Falcom moderne, une interview d'elle devrait être incroyable...
Bref, du coup il reste nos trois nouvelles têtes qui seront les noms derrière l'OST du jeu. Ils ont eu d'ailleurs un parcours euh... Parfaitement identiques. Arrivé tous les trois pour Brandish 2 en 1993 et sembla terminer leur carrière vidéoludiques en 1996 sur Legend of Heroes IV... C'est ce que dit MobyGames en tout cas, et MobyGames oublie de les mentionner pour ce Ys IV. Pourquoi ? Et bien parce que beaucoup des compositeurs de Falcom sont caché derrière le nom "Falcom Sound Team J.D.K" qui voient leurs membres aller et venir tout en gardant le même sigle. On appelle ça des "in-house band" ou... Groupe interne ? Ca sonne pas musical en français mais Sega (S.S.T. Band ) et Taito (ZUNTATA) ont également le leur. L'intérêt premier est que ces groupes "à part" peuvent organiser des concerts ce qui permet une rentrée d'argent supplémentaire pour l'entreprise. Une stratégie qui montre à quel point il était important pour Falcom de ne pas foirer l'OST de ce Ys IV !
Le jeu se la joue très "safe" dans son contenu. On retrouve donc des zones remplis d'ennemis avec une OST qui balance très similaires aux premier Ys I & II.
Malgré cette pression, on ne peut qu'être impressionné par la quantité de musique disponible pour un jeu finalement assez court. 53 tracks, c'est tout simplement plus de musiques que Ys I & II combinés ! En vrai jusque là, le nombre de tracks ( hors obscur remake coréen ) que la série a produite lors de cette première trilogie est d'un peu moins d'une soixantaine, autant dire que Ys IV a vraiment BEAUCOUP de musique. Des musiques d'exploration calme comme Field, The Great Forest of Celceta ou de bien plus énervées comme Walking the Path of Legend montrent plutôt bien le ton avec des mélodies entraînantes, complexes mais sans doute moins dansantes que ce que faisait Yuzo Koshiro avant avec, par exemple A first step toward war.
Cela permet à Ys IV d'avoir sa propre personnalité musicale tout en étant dans la continuité des précédents volets. Les boss, de leurs coté, ont des musiques bien plus complexes que par le passé donnant lieu à des tracks excellentes comme A Great Ordeal ou In the Fires of Ignition. A noter que toutes les musiques ne sont pas de qualité CD, hey non ! Pourtant même là, on a des mélodies avec pas mal de personnalité, je pense notamment à la plutôt goofy Romun Empire.
La PC Engine étant une machine bien plus puissante que le PC-88, les développeurs paraissent comme... Débridé !
Encore aujourd'hui ce donjon doit être l'un de mes favoris !
Lorsque les musiques sont de qualité CD cependant, c'est que l'arrangement a été encore une fois supervisé par Ryo Yonemitsu comme tous les Ys de la PC Engine CD. Il déclarait même dans une interview qu'il s'agissait du premier Ys avec autant de véritables instruments là, il faisait en effet la majorité de son travail sur synthétiseur auparavant. Il a d'ailleurs voulu se challenger en offrant à un trio de musique un type d'arrangement particulier pour changer un peu le style de musique de la série. Ainsi, Burning Sword, Crimson Wings et Valley of Quicksand. Un bon moyen de voir la différence est de comparé, par exemple, à l'arrangement bien plus traditionnel de la version SNES... C'est ainsi qu'on peut voir qu'il a pris des risques ! D'ailleurs Hudson était pas trop chaud à la base mais finalement, on lui a laissé la possibilité de s'exprimer pour le meilleurs ! Car si les versions SNES de ces musiques sont très sympas aussi, le fait d'avoir un arrangement possible "uniquement" sous format CD donne un Dawn of Ys un cachet particulier. Enfin, notons qu'il s'est permis de bien délirer lorsqu'il fallu ré utiliser certaines musiques comme The Tower of the Shadow of Death qui part dans tous les sens comparé à l'original.
Quand les pixels font des animes.
Il est à noter que Ys IV : Dawn of Ys n'est initialement jamais sorti hors de l'archipel et que l'on ne peut y jouer que grâce à l'effort de fans passionnés avec leur patch de traduction. D'ailleurs, quand je l'ai fait, il n'y avait même pas ce second patch qui remplace les voix par des voix anglaises ce qui fait que j'ai dû imprimer des pages de script pour y comprendre quelque chose ! C'était un peu agaçant pour l'immersion... Mais rien de grave ! Aujourd'hui, vous pouvez entendre de l'anglais sortir du jeu si vous le souhaitez... Mais c'est pas les voix originelles... D'autant que Hudson n'est pas allé chercher des inconnus avec genre le grand méchant joué par Shūichi Ikeda, le seiryu de Char, très populaire antagoniste de Gundam, le rôle de l'héroine Karna revient à Yumi Tōma connu pour jouer des rôles de personnages féminins « forts »... Ainsi que Pichu de Pokemon. Bon on va tous les faire mais ça m'a amusé de savoir que le rôle de Lilia qui revient à cet épisode est donné à la voix de Bulma : Hiromi Tsuru qui d'ailleurs a eu une mort bien triste...
Bref, c'était des voix populaires de l'époque, pas du tout les mecs qui passaient dans la rue à coté comme la version anglaise de Ys III !
Les mecs avaient un méchant, ils ont pris la voix DU méchant de Mobile Suit Gundam au calme.
Nous avons vu le coté son mais les cinématiques c'est aussi beaucoup d'images ! On pourrait croire que ce serait ringard aujourd'hui, la PC Engine CD étant incapable d'avoir du « FMV » et devant donc se charger d'animer des images fixes « à l'ancienne » ce qui limite énormément l'animation possible. On se retrouvera généralement avec des images fixes qui translate sur l'écran... Et ben malgré ça, croyez moi que l'intro du jeu envoie du pâté ! On ne peut s'empêcher de vibrer en voyant le continent de Ys revenir sur Terre alors qu'Adol affronte Darm, l'incarnation de la Black Pearl au dessus des flammes avec une voix bien méchante; tout cela accompagné par cet excellent arrangement du combat final ! Ah non, c'est beau ! Très certainement la meilleurs cinématique du jeu en vrai... Mais le jeu en a d'autres très bien aussi, cela donne directement le ton avec un sentiment assez similaire à Ys I & II Books sur cette même machine. L'impression de jouer à un jeu à double visage :
- Un visage de 8 bit lors des phases de jeu (mais pas une 8 bit façon NES, oh non! Une espèce de 8 bit lissé avec une palette de couleurs bien plus performante permettant aux gens supportant le 16 bits de s'étonner même en apprenant que la PC Engine n'en a que 8!),
- Un visage de musiques qualités CD et de cinématiques animées faites généralement d'images fixes pauvrement animées permettant d'avoir une mise en scène tout de même assez impressionnante et acceptable encore aujourd'hui.
En 1993 il faut bien se dire que la SNES et la Megadrive, des consoles techniquement supérieurs à la PC Engine CD était sur le marché alors ces passages style « anime » c'était le moment pour Hudson de montrer ce que sa console avait dans le ventre ! Il fallait y aller à fond !
La légende sur laquelle vous enquêterez lors de cet opus vous sera contée de façon assez originale avec une longue frise décrivant différentes scènes qui apparaissent en rythme avec ce que raconte la voix... Bon vu que le premier patch ne traduisait pas les voix patchs c'était moins sympas en lisant le script à coté quand même...
Adol, dis Adol! Qu'est-ce qu'on va faire cette nuit?
La même chose que chaque nuit Dogi, tenter de SAUVER LE MONDE!
C'est à peine revenu dans la contrée d'Esteria qu'Adol recevra une demande de la voyante vous ayant déjà donné votre quête lors du premier opus. Dans tous les épisodes ce personnage est mort sauf sur PC Engine CD ce qui montre que Ys IV suit principalement le canon de cette version du jeu. Bref, après une soirée arrosée avec ses amis du coin, il partira en douce dans la contrée de Celceta manifestement en proie à de graves troubles. Serait-ce encore une aventure HS du monde de Ys? Pas vraiment... Contrairement au troisième opus, les liens avec les premiers opus sont nombreux et il y'aura des révélations et des précisions sur le background de Ys... Peut être même un peu trop du goût de Falcom lui même comme nous le verrons par la suite. En bref, si Ys III était un HS qui ne demandait pas particulièrement de connaître la série, Ys IV doit clairement être joué après en avoir fini avec les deux premiers volets.
Le concept de base de Celceta lors du développement est celui des mots de ce fameux livret qui parle « d'une mer d'arbre », à partir de là, Falcom et Hudson façonnèrent un petit monde qui regorge de mystères, de civilisations enfouies, de filles en détresse et de méchants à bouter. Ça tombe bien, cela constitue l'essentiel d'un scénario de Ys! Je me moque mais cet épisode IV a peut-être pour moi l'histoire qui a le meilleurs rythme de la série jusque là. Pas autant libre qu'un Ys I qui peut avoir tendance à perdre des nouveaux joueurs mais sans la baisse de rythme mémorable du milieu de Ys II. Non, le jeu est vraiment ultra agréable et peu de gens aujourd'hui lui reprocherait son histoire assez classique car on a tout un tas de péripéties assez amusantes et que l'air de rien, c'est le premier Ys à présenter plusieurs factions complexifiant ainsi son univers.
La "mer d'arbres" mentionné dans le carnet de voyage d'Adol.. C'est beau....
Hudson n'a pas pu s'empêcher d'y placer un village dans la neige par contre, bon il est joli alors on pardonne.
La faction mise en avant par le marketing c'est « The Clan of Darkness » qui font très... Méchants des années 90 d'ailleurs avec la grosse brute, la fille sexy et le chef qui se veut être une sorte de rival d'Adol. In game cependant curieusement, c'est surtout la grosse brute Gladis qui est représenté, les deux derniers membres paraissant sous-exploité en comparaison. Le concept même de « The Clan of Darkness » paraît également un peu sous exploité par rapport à ce que Falcom en fera, bien plus tard, dans Ys Memories of Celceta.
Au final, ils ne m'ont pas trop convaincu dans leur rôle, pour moi c'est l'introduction du Romun Empire qui est vraiment excellente. L'une des meilleurs idées de lore de la série ! (même si ils étaient sous-entendu, eux aussi, dans le fameux carnet de voyage de Miyazaki ). En effet, on savait depuis le début que Ys se déroulait plus ou moins durant l'Antiquité et il est donc bien normal de voir l'Empire Romain représenté dans ce classique rôle de l' « Empire assez méchant car colonisateur » que les J-RPG aime avoir... Sauf que cette fois c'est un peu historique !
J'aime beaucoup le Romun Empire en tant que faction ennemi, son rôle est encore un peu basique mais son apport à l'univers est indéniable.
A l'inverse, les trio de méchant qu'on croirait sortir de l'anime Slayers sont euh... Dignes de leur époque. On va le dire comme ça.
Le rôle du Romun Empire, s'affinera au fil des épisodes car pour l'instant, ce sont un peu des méchants intermédiaires avant le vrai big bad guy. Pourtant, je trouve que c'est ceux qui ont le plus de charme dans cet épisode puisqu'on peut discuter avec certains soldats et le fait d'être une sorte de « faction supplémentaire » de méchant permet d'avoir quelques scènes assez originales dans la série.
Tout cela donne certes une durée de vie plus longue que les épisodes précédents (11 heures ? Ca fait Ys I & II quoi ! ). Pourtant, je n'ai pas que des éloges à faire au scénario de Ys IV : Dawn of Ys. Comme dis plus haut il y a beaucoup de personnages et certains paraissent sous exploité. Pire, la fin du jeu a bizarrement bien moins d’événement que le début et consiste à aller de tombe en tombe pour visiter tous les anciens héros... Certes, ça permet d'en apprendre plus sur le lore, m'enfin c'est pas non plus le plus divertissant.
L'air de rien, Ys IV est original avec ses héroïnes. Les développeurs partaient du principe que le couple Lilia / Adol resterait plus ou moins canon alors ils ont fait une fille gentille qui en aime un autre, une héroïne tellement badass qu'elle est facile l'égale d'Adol et.. Ben Lilia qui se fait capturer pour la... Ca fait combien de fois déjà ?
It's bump time again!
C'est le retour du « bump » system. Pour ceux qui n'ont pas lu la première partie, le gameplay « bump » consiste à ne pas avoir de bouton attribué à l'épée comme dans un Zelda mais d'obliger le joueur a foncer sur les ennemis (à « bumper » dedans) en prenant attention à être un peu décentré par rapport à eux pour leur faire mal. Si le joueur les touche pile au milieu, il se prendra des dégats. Un gameplay souvent vu comme archaïque car très peu profond mais qui est en réalité très agréable et surtout très dynamique une fois pris en main.
Le gameplay ressemble énormément à celui des premiers Ys à la différence que l'on peut désormais se déplacer en diagonale... Ce qui a l'époque était un peu une première ! Souvenons nous que les remakes modernes de Ys I & II qui implémente cet ajout ne sont sorti que bien plus tard ! Malheureusement cela rend aussi les ennemis du jeu absurdement facile puisqu'ils ne peuvent pas vraiment répliquer contre un Adol qui leur fonce dessus en diagonal, le système avait vraiment été pensé pour 4 directions ! C'est également un système où il a toujours été compliqué de faire des ennemis avec différentes caractéristiques. Dans un Terranigma qui possède différents types d'attaque on peut imaginer des ennemis volants où il faut sauter ou dans Zelda qui possède plusieurs objets, des ennemis qui sont sensibles aux bombes... Mais dans ce vieux bumping system des années 1987, ben tu peux juste leurs foncer dessus donc tous les ennemis se ressemblent en terme de design.
Ce n'est pas un énorme problème aujourd'hui où on cherche surtout à ne pas être frustré mais si on prend en compte qu'en 1993 des jeux comme Zelda A Link to The Past ou Illusion of Gaia était sorti... Ce dernier étant fait par l'ancienne équipe de Ys I & II, on pourrait avoir l'impression que ce Dawn of Ys n'a pas vraiment su évoluer... Son seul apport réel est l'ajout de compagnon qui se baladent un peu au hasard tuant des ennemis ici et là ce qui a pour conséquence de nous voler notre XP. C'est pas bien méchant mais même là on a pas forcément l'impression que cela a été bien pensé.
Le bump system est basique mais il fait le boulot...
Mais le gouvernement ne nous dit pas tout... Ces compagnons là, ils nous volent notre XP ! Notre travail !
Pour compenser, le jeu gagne drastiquement en intérêt lors des grandes batailles contre les boss. Avant un boss de Ys trop dur était souvent dû à un sous-levelage ou à une arme qu'il nous manquait. Dans Ys IV cependant, il ne sera pas rare que vous trouviez impossible un boss au premier abord et qu'après un quart d'heure d'acharnement, vous arriviez à esquiver toutes les attaques sans problème particulier (bon, pas complètement non plus...) avant d'arracher une victoire in extremis sous des cris de joie jubilatoires.
Oui, malgré quelques affrontements qui auraient pu appartenir aux vieux Ys I & II, les boss de cette version sont généralement dotés de combats bien plus intéressants et tout cela toujours sur des musiques épiques qui semblent constituer le grand atout de la saga.
Selon les cas, les boss seront du type "Je lui fonce dessus avec mon épée lors du bon moment" (moment aisément repérable) ou du type "Je lui balance des boules de feu tout en esquivant" tout comme Ys II. Combats épiques garantis!
L'air de rien c'est ces combats épiques qui commencent à faire passer la série Ys de "RPG pour les nuls" en "RPG aux boss costauds"...
Une transformation qui s'opère dans l'ombre petit à petit.
Enfin, passons aux donjons. Jusque là, ces épreuves de Ys étaient pas trop mal avec une identité qui les définissent mais restaient tout de même très basique : Il fallait en gros retrouver son chemin en passant par un dédale allant d'un point A à un point B en récupérant tous les coffres cachés... Bon. Ys IV, lui, commence déjà à poser les prémisses de ce que je pourrais appeler une construction de donjons déjà plus diversifiée et étonnante. Oh! Pas partout bien sûr! Ys ne se subtilise pas à un Zelda! Mais il y'a déjà des passages ressemblant à des énigmes et l'exploration ne s'en retrouve que plus variée et intéressante!
Parlant de variété, le monde étant plus grand comme cela a déjà été évoqué, les environnements sont également plus nombreux, certains se permettent même d'être plutôt originaux! Très rare pour un jeu aussi classique que Ys! En vrai même si des setups glace / feu un peu classique sont encore présents (qu'est-ce que ça fout en Espagne d'ailleurs ?), le jeu montre avant tout de la forêt de plein de façons différentes ce qui correspond bien à l'esprit de la région.
Ouvrez les vannes ! Des triggers et évènements viennent agrémenter les donjons désormais.
Qui s'en plaindrait?
K'Ys me goodbye
Ys IV : Dawn of Ys est un jeu intéressant, à y jouer on a l'impression d'avoir comme une version supérieur de Ys II dont les développeurs étaient finalement fans... Et c'est peut être son moindre défaut, puisque le jeu n'a finalement... Pas vraiment de nouvelles idées ? Les cinématiques ça vient techniquement des remakes Ys I & II... Certes, celles d'Ys IV sont meilleurs mais ce n'est pas pour autant une nouveauté. Les magies viennent totalement de Ys II y compris celle qui transforme le héros que je considère être une idée géniale de la part des développeurs d'alors. Ici, c'est réutilisé sans vergogne. En fait la seule « vraie » nouveauté c'est l'idée d'avoir des partenaires pour Adol même si l'exécution rend la chose assez anecdotique.
D'ailleurs Famitsu ne l'a pas noté si bien que ça à l'époque avec son 29/40 même si il est impossible de précisément savoir « pourquoi ». Le message me semble clair cependant : Il était temps d'arrêter de regarder vers le passé, d'évoluer, autant de sentiments qui a sans doute mené vers le remaniement complet du système de jeu dans Ys V, un passage qui fut difficile mais néanmoins nécessaire pour l'émancipation de la série.
Peut être trop attaché à son passé mais en même temps si sympathique et beau, cet artwork qui semble fêter la fin du développement représente à merveille le jeu.
En attendant, Ys IV : Dawn of Ys a gagné un véritable statut de jeu culte au fur et à mesure que les années passa. Dernier « réel » représentant des Ys à l'ancienne, y jouer après avoir fait les Ys I & II Chronicles permet au joueur moderne de se replonger dans les années 90. Une sorte de vieux Ys « idéal » qui, si il n'inventait rien sur le moment devient le meilleurs représentant de son genre aujourd'hui grâce à son rythme soutenu, son coté pas trop frustrant, pas trop long avec un scénario assez prenant et ses musiques de qualité CD.
Pour certains, il ne sera jamais dépassé.
Pour les autres, il ne l'est en tout cas certainement pas par son équivalent SNES.
Ys III étant sorti en juillet 1989, on pourrait trouver que la série a tout de même fait une grosse pause puisqu'on ne verra pas de Ys IV avant novembre 1993... Mais entre temps il y eut pas mal de remake et notamment les plus importants : Ceux sur PC Engine CD qui ont été un franc succès, le dernier étant celui de Ys III en 1991. Si on le prend de ce point de vue là, il n'y eut pas vraiment de pause pour la série Ys. En effet, c'est dans une interview disponible sur shmuplations que le président de l'époque Masayuki Katou (le fan de PC-88 avec une tête de Yakuza là) confie que c'est Hudson qui les ont approché en voulant une suite mais que malheureusement, Falcom n'avait aucune équipe de disponible sur le moment. Souvenons nous en effet que le départ de l'équipe d'Hashimoto / Miyazaki pour fonder Quintet a été un vrai coup dur pour la boite et que depuis, Ys était orpheline de son équipe !.. Tiens, sauf Masayuki Katô qui devint ainsi le producer. Qu'à cela ne tienne, Hudson proposa de se charger du système et du gameplay pendant que Falcom les dirige avec leur producer mais aussi leurs compositions et leur scénario. Ah, il faut croire que les Ys avaient vraiment été un gros succès sur PC Engine CD pour qu'ils en veuillent à ce point !
L'équipe de développement de Ys IV, donc principalement d'Hudson. Merci à l'incroyable site shmuplation.com. pour la photo certes petite.
En haut à droite, Masayuki Katô, le directeur pointe du doigt que c'est Falcom aux commandes quand même. En bas à gauche, Ryo Yonemitsu, hilare, après ses dernières compositions apparemment.
Peut être à cause de cette répartition, Falcom a souhaité se coller à ce qu'il savaient de Ys c'est à dire le carnet de voyage d'Adol écrit par Tomoyoshi Miyazaki lors des premiers volumes. Comme si il était encore là, à suivre la série tel un fantôme. D'ailleurs dans cette même interview évoquée plus tôt, Ys V était déjà confirmé tellement ils étaient enthousiaste ! Le style de jeu adopté fut exactement le même que Ys I & II car les joueurs n'ont pas tous apprécié le changement en vue de coté apporté par le troisième épisode ce qui fait de ce Ys IV la véritable suite des premiers opus.
Cependant, au lieu de simplement confier le projet à Hudson, Falcom fit quelque chose d'assez étrange : il laissa le script général du jeu pour que d'autres compagnies puissent s'en occuper. Ainsi, Tonkinhouse qui avait pris l'habitude de faire les versions Nintendo de Ys ont pu faire leur propre version nommé « Mask of the Sun » dont le déroulement diffère largement de la version PC-Engine nommé « Dawn of Ys ». Une version par Sega fut même envisagé sur Mega CD ce qui n'est pas étonnant car on était pile dans la période où la compagnie du hérisson était en pleine connivence avec Falcom ce qui avait donné à l'époque un remake de Sorcerian ainsi que Popful Mail sur cette même console... Peut être par cause de temps, cet Ys IV Sega ne verra jamais le jour, tout comme l'anime que l'on avait cité dans la première partie de ce dossier.
Ys IV : Dawn of Ys
Support : PC-Engine CD
Développeur : Hudson / Falcom
Date de sortie : 1993
Genre : A-RPG
Que ce soit l'opus SNES ou PC Engine, l'histoire se situe entre le II et le III du point de vue chronologique, une volonté découlant directement du fait que l'on souhaite dire qu'on joue bien à la suite de Ys II et non Ys III. On retrouve donc tout ce qui a fait le succès des premiers épisodes mais cette fois designé avec la puissance de la machine de PC-Engine CD en tête au lieu d'un micro-ordinateur japonais vieillissant !
Surfing in 8bits, riding my wav~♪
Pour ceux qui viennent de Ys Chronicles, les graphismes de Ys IV peuvent paraître plutôt basique mais en réalité le pixel-art dans ce jeu est vraiment très propre avec de nombreuses animations très bien travaillées et une grande fluidité qui relègue les premières version de Ys sur PC-88 à l'état d'antiquité ! Le truc cool de la version PC Engine CD cependant c'est toujours le décalage entre les graphismes 8 bits « assez propres » et les musiques qualité CD extraordinaires !
La cinématique flashback de départ est excellente et nous met direct dans l'ambiance de la série !
Dans une interview (un peu délirante), les composeurs d'Ys IV semble être Mieko Ishikawa, Atsuhi Shirakawa, Takahiro Tsunashima et Naoki Kaneda. Principalement des nouvelles têtes donc et je ne vois le nom de Mieko Ishikawa apparaître sur aucune des nouvelles tracks, je ne peux alors que supposer qu'elle avait monté en grade et se mettait à superviser ses juniors après avoir composé l'excellente OST d'Ys III. Faut dire que si on excepte Masayuki Katō le président de Falcom, Mieko est la seule personne de l'équipe principale du premier Ys I a être encore chez Falcom 6 ans plus tard. De quoi monter en grade et être un peu la tenancière de cette série par la suite puisqu'en 2020, elle est toujours là et est montée au rang de Coordinatrice où elle est présente dans la plupart des gros jeux de Falcom. A ce stade, elle sera celle qui aura le plus connu l'entreprise de tout le Falcom moderne, une interview d'elle devrait être incroyable...
Bref, du coup il reste nos trois nouvelles têtes qui seront les noms derrière l'OST du jeu. Ils ont eu d'ailleurs un parcours euh... Parfaitement identiques. Arrivé tous les trois pour Brandish 2 en 1993 et sembla terminer leur carrière vidéoludiques en 1996 sur Legend of Heroes IV... C'est ce que dit MobyGames en tout cas, et MobyGames oublie de les mentionner pour ce Ys IV. Pourquoi ? Et bien parce que beaucoup des compositeurs de Falcom sont caché derrière le nom "Falcom Sound Team J.D.K" qui voient leurs membres aller et venir tout en gardant le même sigle. On appelle ça des "in-house band" ou... Groupe interne ? Ca sonne pas musical en français mais Sega (S.S.T. Band ) et Taito (ZUNTATA) ont également le leur. L'intérêt premier est que ces groupes "à part" peuvent organiser des concerts ce qui permet une rentrée d'argent supplémentaire pour l'entreprise. Une stratégie qui montre à quel point il était important pour Falcom de ne pas foirer l'OST de ce Ys IV !
Le jeu se la joue très "safe" dans son contenu. On retrouve donc des zones remplis d'ennemis avec une OST qui balance très similaires aux premier Ys I & II.
Malgré cette pression, on ne peut qu'être impressionné par la quantité de musique disponible pour un jeu finalement assez court. 53 tracks, c'est tout simplement plus de musiques que Ys I & II combinés ! En vrai jusque là, le nombre de tracks ( hors obscur remake coréen ) que la série a produite lors de cette première trilogie est d'un peu moins d'une soixantaine, autant dire que Ys IV a vraiment BEAUCOUP de musique. Des musiques d'exploration calme comme Field, The Great Forest of Celceta ou de bien plus énervées comme Walking the Path of Legend montrent plutôt bien le ton avec des mélodies entraînantes, complexes mais sans doute moins dansantes que ce que faisait Yuzo Koshiro avant avec, par exemple A first step toward war.
Cela permet à Ys IV d'avoir sa propre personnalité musicale tout en étant dans la continuité des précédents volets. Les boss, de leurs coté, ont des musiques bien plus complexes que par le passé donnant lieu à des tracks excellentes comme A Great Ordeal ou In the Fires of Ignition. A noter que toutes les musiques ne sont pas de qualité CD, hey non ! Pourtant même là, on a des mélodies avec pas mal de personnalité, je pense notamment à la plutôt goofy Romun Empire.
La PC Engine étant une machine bien plus puissante que le PC-88, les développeurs paraissent comme... Débridé !
Encore aujourd'hui ce donjon doit être l'un de mes favoris !
Lorsque les musiques sont de qualité CD cependant, c'est que l'arrangement a été encore une fois supervisé par Ryo Yonemitsu comme tous les Ys de la PC Engine CD. Il déclarait même dans une interview qu'il s'agissait du premier Ys avec autant de véritables instruments là, il faisait en effet la majorité de son travail sur synthétiseur auparavant. Il a d'ailleurs voulu se challenger en offrant à un trio de musique un type d'arrangement particulier pour changer un peu le style de musique de la série. Ainsi, Burning Sword, Crimson Wings et Valley of Quicksand. Un bon moyen de voir la différence est de comparé, par exemple, à l'arrangement bien plus traditionnel de la version SNES... C'est ainsi qu'on peut voir qu'il a pris des risques ! D'ailleurs Hudson était pas trop chaud à la base mais finalement, on lui a laissé la possibilité de s'exprimer pour le meilleurs ! Car si les versions SNES de ces musiques sont très sympas aussi, le fait d'avoir un arrangement possible "uniquement" sous format CD donne un Dawn of Ys un cachet particulier. Enfin, notons qu'il s'est permis de bien délirer lorsqu'il fallu ré utiliser certaines musiques comme The Tower of the Shadow of Death qui part dans tous les sens comparé à l'original.
Quand les pixels font des animes.
Il est à noter que Ys IV : Dawn of Ys n'est initialement jamais sorti hors de l'archipel et que l'on ne peut y jouer que grâce à l'effort de fans passionnés avec leur patch de traduction. D'ailleurs, quand je l'ai fait, il n'y avait même pas ce second patch qui remplace les voix par des voix anglaises ce qui fait que j'ai dû imprimer des pages de script pour y comprendre quelque chose ! C'était un peu agaçant pour l'immersion... Mais rien de grave ! Aujourd'hui, vous pouvez entendre de l'anglais sortir du jeu si vous le souhaitez... Mais c'est pas les voix originelles... D'autant que Hudson n'est pas allé chercher des inconnus avec genre le grand méchant joué par Shūichi Ikeda, le seiryu de Char, très populaire antagoniste de Gundam, le rôle de l'héroine Karna revient à Yumi Tōma connu pour jouer des rôles de personnages féminins « forts »... Ainsi que Pichu de Pokemon. Bon on va tous les faire mais ça m'a amusé de savoir que le rôle de Lilia qui revient à cet épisode est donné à la voix de Bulma : Hiromi Tsuru qui d'ailleurs a eu une mort bien triste...
Bref, c'était des voix populaires de l'époque, pas du tout les mecs qui passaient dans la rue à coté comme la version anglaise de Ys III !
Les mecs avaient un méchant, ils ont pris la voix DU méchant de Mobile Suit Gundam au calme.
Nous avons vu le coté son mais les cinématiques c'est aussi beaucoup d'images ! On pourrait croire que ce serait ringard aujourd'hui, la PC Engine CD étant incapable d'avoir du « FMV » et devant donc se charger d'animer des images fixes « à l'ancienne » ce qui limite énormément l'animation possible. On se retrouvera généralement avec des images fixes qui translate sur l'écran... Et ben malgré ça, croyez moi que l'intro du jeu envoie du pâté ! On ne peut s'empêcher de vibrer en voyant le continent de Ys revenir sur Terre alors qu'Adol affronte Darm, l'incarnation de la Black Pearl au dessus des flammes avec une voix bien méchante; tout cela accompagné par cet excellent arrangement du combat final ! Ah non, c'est beau ! Très certainement la meilleurs cinématique du jeu en vrai... Mais le jeu en a d'autres très bien aussi, cela donne directement le ton avec un sentiment assez similaire à Ys I & II Books sur cette même machine. L'impression de jouer à un jeu à double visage :
- Un visage de 8 bit lors des phases de jeu (mais pas une 8 bit façon NES, oh non! Une espèce de 8 bit lissé avec une palette de couleurs bien plus performante permettant aux gens supportant le 16 bits de s'étonner même en apprenant que la PC Engine n'en a que 8!),
- Un visage de musiques qualités CD et de cinématiques animées faites généralement d'images fixes pauvrement animées permettant d'avoir une mise en scène tout de même assez impressionnante et acceptable encore aujourd'hui.
En 1993 il faut bien se dire que la SNES et la Megadrive, des consoles techniquement supérieurs à la PC Engine CD était sur le marché alors ces passages style « anime » c'était le moment pour Hudson de montrer ce que sa console avait dans le ventre ! Il fallait y aller à fond !
La légende sur laquelle vous enquêterez lors de cet opus vous sera contée de façon assez originale avec une longue frise décrivant différentes scènes qui apparaissent en rythme avec ce que raconte la voix... Bon vu que le premier patch ne traduisait pas les voix patchs c'était moins sympas en lisant le script à coté quand même...
Adol, dis Adol! Qu'est-ce qu'on va faire cette nuit?
La même chose que chaque nuit Dogi, tenter de SAUVER LE MONDE!
C'est à peine revenu dans la contrée d'Esteria qu'Adol recevra une demande de la voyante vous ayant déjà donné votre quête lors du premier opus. Dans tous les épisodes ce personnage est mort sauf sur PC Engine CD ce qui montre que Ys IV suit principalement le canon de cette version du jeu. Bref, après une soirée arrosée avec ses amis du coin, il partira en douce dans la contrée de Celceta manifestement en proie à de graves troubles. Serait-ce encore une aventure HS du monde de Ys? Pas vraiment... Contrairement au troisième opus, les liens avec les premiers opus sont nombreux et il y'aura des révélations et des précisions sur le background de Ys... Peut être même un peu trop du goût de Falcom lui même comme nous le verrons par la suite. En bref, si Ys III était un HS qui ne demandait pas particulièrement de connaître la série, Ys IV doit clairement être joué après en avoir fini avec les deux premiers volets.
Le concept de base de Celceta lors du développement est celui des mots de ce fameux livret qui parle « d'une mer d'arbre », à partir de là, Falcom et Hudson façonnèrent un petit monde qui regorge de mystères, de civilisations enfouies, de filles en détresse et de méchants à bouter. Ça tombe bien, cela constitue l'essentiel d'un scénario de Ys! Je me moque mais cet épisode IV a peut-être pour moi l'histoire qui a le meilleurs rythme de la série jusque là. Pas autant libre qu'un Ys I qui peut avoir tendance à perdre des nouveaux joueurs mais sans la baisse de rythme mémorable du milieu de Ys II. Non, le jeu est vraiment ultra agréable et peu de gens aujourd'hui lui reprocherait son histoire assez classique car on a tout un tas de péripéties assez amusantes et que l'air de rien, c'est le premier Ys à présenter plusieurs factions complexifiant ainsi son univers.
La "mer d'arbres" mentionné dans le carnet de voyage d'Adol.. C'est beau....
Hudson n'a pas pu s'empêcher d'y placer un village dans la neige par contre, bon il est joli alors on pardonne.
La faction mise en avant par le marketing c'est « The Clan of Darkness » qui font très... Méchants des années 90 d'ailleurs avec la grosse brute, la fille sexy et le chef qui se veut être une sorte de rival d'Adol. In game cependant curieusement, c'est surtout la grosse brute Gladis qui est représenté, les deux derniers membres paraissant sous-exploité en comparaison. Le concept même de « The Clan of Darkness » paraît également un peu sous exploité par rapport à ce que Falcom en fera, bien plus tard, dans Ys Memories of Celceta.
Au final, ils ne m'ont pas trop convaincu dans leur rôle, pour moi c'est l'introduction du Romun Empire qui est vraiment excellente. L'une des meilleurs idées de lore de la série ! (même si ils étaient sous-entendu, eux aussi, dans le fameux carnet de voyage de Miyazaki ). En effet, on savait depuis le début que Ys se déroulait plus ou moins durant l'Antiquité et il est donc bien normal de voir l'Empire Romain représenté dans ce classique rôle de l' « Empire assez méchant car colonisateur » que les J-RPG aime avoir... Sauf que cette fois c'est un peu historique !
J'aime beaucoup le Romun Empire en tant que faction ennemi, son rôle est encore un peu basique mais son apport à l'univers est indéniable.
A l'inverse, les trio de méchant qu'on croirait sortir de l'anime Slayers sont euh... Dignes de leur époque. On va le dire comme ça.
Le rôle du Romun Empire, s'affinera au fil des épisodes car pour l'instant, ce sont un peu des méchants intermédiaires avant le vrai big bad guy. Pourtant, je trouve que c'est ceux qui ont le plus de charme dans cet épisode puisqu'on peut discuter avec certains soldats et le fait d'être une sorte de « faction supplémentaire » de méchant permet d'avoir quelques scènes assez originales dans la série.
Tout cela donne certes une durée de vie plus longue que les épisodes précédents (11 heures ? Ca fait Ys I & II quoi ! ). Pourtant, je n'ai pas que des éloges à faire au scénario de Ys IV : Dawn of Ys. Comme dis plus haut il y a beaucoup de personnages et certains paraissent sous exploité. Pire, la fin du jeu a bizarrement bien moins d’événement que le début et consiste à aller de tombe en tombe pour visiter tous les anciens héros... Certes, ça permet d'en apprendre plus sur le lore, m'enfin c'est pas non plus le plus divertissant.
L'air de rien, Ys IV est original avec ses héroïnes. Les développeurs partaient du principe que le couple Lilia / Adol resterait plus ou moins canon alors ils ont fait une fille gentille qui en aime un autre, une héroïne tellement badass qu'elle est facile l'égale d'Adol et.. Ben Lilia qui se fait capturer pour la... Ca fait combien de fois déjà ?
It's bump time again!
C'est le retour du « bump » system. Pour ceux qui n'ont pas lu la première partie, le gameplay « bump » consiste à ne pas avoir de bouton attribué à l'épée comme dans un Zelda mais d'obliger le joueur a foncer sur les ennemis (à « bumper » dedans) en prenant attention à être un peu décentré par rapport à eux pour leur faire mal. Si le joueur les touche pile au milieu, il se prendra des dégats. Un gameplay souvent vu comme archaïque car très peu profond mais qui est en réalité très agréable et surtout très dynamique une fois pris en main.
Le gameplay ressemble énormément à celui des premiers Ys à la différence que l'on peut désormais se déplacer en diagonale... Ce qui a l'époque était un peu une première ! Souvenons nous que les remakes modernes de Ys I & II qui implémente cet ajout ne sont sorti que bien plus tard ! Malheureusement cela rend aussi les ennemis du jeu absurdement facile puisqu'ils ne peuvent pas vraiment répliquer contre un Adol qui leur fonce dessus en diagonal, le système avait vraiment été pensé pour 4 directions ! C'est également un système où il a toujours été compliqué de faire des ennemis avec différentes caractéristiques. Dans un Terranigma qui possède différents types d'attaque on peut imaginer des ennemis volants où il faut sauter ou dans Zelda qui possède plusieurs objets, des ennemis qui sont sensibles aux bombes... Mais dans ce vieux bumping system des années 1987, ben tu peux juste leurs foncer dessus donc tous les ennemis se ressemblent en terme de design.
Ce n'est pas un énorme problème aujourd'hui où on cherche surtout à ne pas être frustré mais si on prend en compte qu'en 1993 des jeux comme Zelda A Link to The Past ou Illusion of Gaia était sorti... Ce dernier étant fait par l'ancienne équipe de Ys I & II, on pourrait avoir l'impression que ce Dawn of Ys n'a pas vraiment su évoluer... Son seul apport réel est l'ajout de compagnon qui se baladent un peu au hasard tuant des ennemis ici et là ce qui a pour conséquence de nous voler notre XP. C'est pas bien méchant mais même là on a pas forcément l'impression que cela a été bien pensé.
Le bump system est basique mais il fait le boulot...
Mais le gouvernement ne nous dit pas tout... Ces compagnons là, ils nous volent notre XP ! Notre travail !
Pour compenser, le jeu gagne drastiquement en intérêt lors des grandes batailles contre les boss. Avant un boss de Ys trop dur était souvent dû à un sous-levelage ou à une arme qu'il nous manquait. Dans Ys IV cependant, il ne sera pas rare que vous trouviez impossible un boss au premier abord et qu'après un quart d'heure d'acharnement, vous arriviez à esquiver toutes les attaques sans problème particulier (bon, pas complètement non plus...) avant d'arracher une victoire in extremis sous des cris de joie jubilatoires.
Oui, malgré quelques affrontements qui auraient pu appartenir aux vieux Ys I & II, les boss de cette version sont généralement dotés de combats bien plus intéressants et tout cela toujours sur des musiques épiques qui semblent constituer le grand atout de la saga.
Selon les cas, les boss seront du type "Je lui fonce dessus avec mon épée lors du bon moment" (moment aisément repérable) ou du type "Je lui balance des boules de feu tout en esquivant" tout comme Ys II. Combats épiques garantis!
L'air de rien c'est ces combats épiques qui commencent à faire passer la série Ys de "RPG pour les nuls" en "RPG aux boss costauds"...
Une transformation qui s'opère dans l'ombre petit à petit.
Enfin, passons aux donjons. Jusque là, ces épreuves de Ys étaient pas trop mal avec une identité qui les définissent mais restaient tout de même très basique : Il fallait en gros retrouver son chemin en passant par un dédale allant d'un point A à un point B en récupérant tous les coffres cachés... Bon. Ys IV, lui, commence déjà à poser les prémisses de ce que je pourrais appeler une construction de donjons déjà plus diversifiée et étonnante. Oh! Pas partout bien sûr! Ys ne se subtilise pas à un Zelda! Mais il y'a déjà des passages ressemblant à des énigmes et l'exploration ne s'en retrouve que plus variée et intéressante!
Parlant de variété, le monde étant plus grand comme cela a déjà été évoqué, les environnements sont également plus nombreux, certains se permettent même d'être plutôt originaux! Très rare pour un jeu aussi classique que Ys! En vrai même si des setups glace / feu un peu classique sont encore présents (qu'est-ce que ça fout en Espagne d'ailleurs ?), le jeu montre avant tout de la forêt de plein de façons différentes ce qui correspond bien à l'esprit de la région.
Ouvrez les vannes ! Des triggers et évènements viennent agrémenter les donjons désormais.
Qui s'en plaindrait?
K'Ys me goodbye
Ys IV : Dawn of Ys est un jeu intéressant, à y jouer on a l'impression d'avoir comme une version supérieur de Ys II dont les développeurs étaient finalement fans... Et c'est peut être son moindre défaut, puisque le jeu n'a finalement... Pas vraiment de nouvelles idées ? Les cinématiques ça vient techniquement des remakes Ys I & II... Certes, celles d'Ys IV sont meilleurs mais ce n'est pas pour autant une nouveauté. Les magies viennent totalement de Ys II y compris celle qui transforme le héros que je considère être une idée géniale de la part des développeurs d'alors. Ici, c'est réutilisé sans vergogne. En fait la seule « vraie » nouveauté c'est l'idée d'avoir des partenaires pour Adol même si l'exécution rend la chose assez anecdotique.
D'ailleurs Famitsu ne l'a pas noté si bien que ça à l'époque avec son 29/40 même si il est impossible de précisément savoir « pourquoi ». Le message me semble clair cependant : Il était temps d'arrêter de regarder vers le passé, d'évoluer, autant de sentiments qui a sans doute mené vers le remaniement complet du système de jeu dans Ys V, un passage qui fut difficile mais néanmoins nécessaire pour l'émancipation de la série.
Peut être trop attaché à son passé mais en même temps si sympathique et beau, cet artwork qui semble fêter la fin du développement représente à merveille le jeu.
En attendant, Ys IV : Dawn of Ys a gagné un véritable statut de jeu culte au fur et à mesure que les années passa. Dernier « réel » représentant des Ys à l'ancienne, y jouer après avoir fait les Ys I & II Chronicles permet au joueur moderne de se replonger dans les années 90. Une sorte de vieux Ys « idéal » qui, si il n'inventait rien sur le moment devient le meilleurs représentant de son genre aujourd'hui grâce à son rythme soutenu, son coté pas trop frustrant, pas trop long avec un scénario assez prenant et ses musiques de qualité CD.
Pour certains, il ne sera jamais dépassé.
Pour les autres, il ne l'est en tout cas certainement pas par son équivalent SNES.
Dernière édition par Haganeren le Sam 18 Juil - 2:54, édité 11 fois