Ys V est, une fois de plus, un épisode très particulier dans la série. (Ca fait trois épisodes particulier contre deux épisodes normaux jusque là mais hey... Promis après ça se rééquilibre...) Pourtant, le prémisse paraît prometteur puisque Falcom reprend les rennes de la direction de la série !
En effet, depuis Ys IV les tensions avaient augmenté au sein de Falcom qui avaient déjà perdu beaucoup de très bon développeurs en restant sur le PC-88. Yoshio Kiya toujours très pragmatique disait qu'il avait peur de perdre encore plus d'employé ce pourquoi il avait commencé à travailler sur "Legend of Xanadu" sur PC Engine CD. Un projet enfin accepté par le président... Le succès de la série Ys sur cette console ayant dû pas mal jouer. Bien sûr, la majorité des projets de la compagnies restaient sur micro-ordinateurs comme Xanadu 1 et 2 Remix ainsi que Brandish 3 et puis il y avait cet étrange compagnie "Sega Falcom" qui a développé la version Megadrive du premier Legend of Heroes ainsi que la version Mega CD de Popful Mail prouvant que leurs anciennes méthodes étaient toujours présentes. Cependant, dans cette même démarche de s'ouvrir aux consoles, Falcom se chargea lui même du portage de Popful Mail sur Super Famicom; un portage souvent décrié comparé à la version Mega CD de Sega mais il s'agit pourtant bien d'une version très fidèle !
Finalement, c'est cette même équipe (comme le confirme Jun Nagashima dans Untold History of Japanese Developpers ) qui connait à présent la SNES à qui revint la tâche de faire la suite de Ys en utilisant le plot déjà écrit : "Lost Kefin, Kingdom of Sand". Un vrai Ys.... Pas un spin off... Par Falcom... En vue de dessus....
Que pourrait-il mal se passer ?
Si les versions SNES et PC Engine CD de Ys IV ont enseigné quelque chose à Falcom, c'est qu'il devenait très difficile de continuer à utiliser le « bump » système des précédents jeux, malgré leur envie de coller aux traditions de la série.
Ys IV Mask of the Sun a pu être vu comme assez vieillot sortant le même mois que Illusion of Gaia en novembre 1993..... Qui, pour rappel, était fait par une grande partie de la team originel de Ys. Et pour cause, les personnages se déplaçait toujours sans la moindre possibilité de mouvement diagonal et la collision des hitboxes n'étaient pas aussi précis qu'on aurait pu le souhaiter.
De l'autre coté, Ys : The Dawn of Ys sur PC Engine CD avait le problème inverse : En ajoutant les déplacements en diagonal, aucun ennemis ne pouvait poser la moindre difficulté tant attaquer sur le coté était facile.
Oh bien sûr, les versions modernes de Ys 1 et 2 ont pu nous montrer qu'il était possible de rendre ce système plus attrayant même à un public moderne (notamment en donnant un coté physique plus poussé aux ennemis), mais ce n'est pas la décision que pris Falcom pour Ys V : Il était temps de rendre définitif la décision de donner à Adol un bouton pour attaquer.
Et ce fut fait.
La cité dans le sable
Adol arrive dans la belle contrée de Xandria via un bateau qui ne coule même pas ! Rapidement il se rend compte que l'atmosphère en ville est un peu étrange avec des soldats un brin tatillon. Mais qu'importe ! La grosse pointe du coin Mt. Dorman offre de grandes récompenses à celui qui arriverait à trouver la mystérieuses « Cité Fantôme », la rumeur voulant qu'elle renfermerait la clé de l'alchimie, un mystérieux art disparu qui permettrait d'endiguer la catastrophe s'abattant sur cette partie du monde : L'expansion inexorable du désert. Fatalement attiré par l'aventure, Adol signe et accepte dans un premier temps à aider à retrouver les différents cristaux élémentaires qui permettrait d'ouvrir la porte de la fameuse cité.
Bien sûr, il n'y a pas que Adol qui cherchera les cristaux !
A noter ces personnages bien sympathiques qui semblent être une sorte de brouillon pour la Capra Family de Trails in the sky
On remarque alors que niveau scénario, Ys V est bien plus bavard que ses prédécesseurs ! Avec un univers plus complexe que toutes les versions de Ys IV de l'époque par exemple. Sans doute que Falcom était déjà quelque peu influencé par leurs travaux sur Legend of Heroes à ce moment là. Ainsi, un grand nombre de personnage plutôt attachant fait son apparition dans le jeu, pour autant, il est dommage de voir que le rythme du jeu n'est pas forcément son meilleurs aspect. Une bonne partie nous ennuie plus ou moins dans sa recherche bien classique de cristaux heureusement étayé par quelques personnages avant d'enfin pouvoir entamer la seconde partie bien plus riche en rebondissement et en intérêt ! Pour autant, certains développements du jeu sonnent comme un poil rushé, tout comme les motivations de certains protagonistes.
Il y'a peu d'information sur le développement de Ys V mais le livre Ys Complete Work montra au monde ce qu'était l'histoire originel du jeu... Ce qui permis de voir que plusieurs éléments ont été coupé, notamment dans la seconde partie du jeu qui, effectivement, est celle qui semblait être la plus rushé. Ainsi le premier méchant du jeu était censé avoir des motivations un peu moins stéréotypé, une partie assez creepy avec des enfants à qui on vole la vie a été tout simplement supprimé... Pour remplacer ça, une histoire annexe entre deux personnages dont le plot semble assez annexe au reste de l'action mais reste malgré tout plutôt touchante a été rajouté.
Certaines traditions ne changent cependant pas...
Adol, arrête de prendre des bateaux...
Plus important que tout ça, Dogi n'a pas été implémenté dans le jeu et ça c'est trop nul ! Parait même que Falcom lui avait prévu une copine dans son script original !
Push A to Sword
Le bilan scénaristique est donc mitigé mais reste malgré tout globalement très positif ; le plus grand pari restait cependant le gameplay et celui là, malheureusement, est bien moins convainquant. Adol peut à présent sauter d'un saut assez lourd qui ne permet pas de passer derrière les ennemis... Ou de faire grand chose sinon quelques phases de plateforme un poil crispante. (Juste un poil....)
Sinon Adol peut à présent attaquer avec l'épée mais ce coup simple lent, statique et rigide n'est en rien agréable à utiliser et ne semble pas vraiment pouvoir tenir la comparaison avec d'autres jeux du genre même de l'époque.... C'est d'autant plus dommage que le bump system avait au moins cet avantage de permettre des combats très dynamique donnant l'impression d’enchaîner son adversaire... c'était d’ailleurs quelque chose que Ys III qui possède aussi un bouton d'attaque avait plutôt bien réussi à recréer de manière curieuse.
Les cascades vous ramènent au début de la séquence si vous ratez UN saut.
... Je les hais...
Mais au lieu de ça, ce coup constituera votre quasi seul moyen d'attaquer si on ne compte pas le coup aérien globalement inutile. Pour compenser le jeu a des animations d'attaques différentes en fonction de l'arme utilisé faisant des coups d'estocs avec des rapières ou des coup de taille avec d'autres types d'arme. Une feature intéressante mais pas franchement utile, certains ont même trouvé ça désagréable que l'on change leur collision d'attaque sans qu'ils puissent trop dire grand chose... Oui parce que quand la dernière arme d'estoc fait 100 de dégât de plus que la dernière arme de taille, on a beau préférer l'animation de cette dernière, on prend quand même celle d'estoc.
Le dernier point achevant ce tableau pas bien joli à la base est le système de magie.... Qui pourtant partait d'une excellente intention ! Lors de l'exploration, Adol tombera en effet sur des cristaux élémentaire d'eau, de feu, de terre, d'air, de lumière et de ténèbre... En parlant à l'alchimiste le plus proche il pourra combiner trois de ces cristaux pour former une magie ! Un champ d'application énorme s'applique à partir de là !
Malheureusement, la déception arrive très vite, déjà le système (enfin, surtout les cristaux en eux même) arrive beaucoup trop tard pour être utile dans la majeur partie du jeu, ensuite il est impossible de décomposer une magie déjà crée ce qui est particulièrement terrible lorsqu'on se rend compte que le sort est pas fameux.... Et dans ma partie quasi tous mes premiers sorts étaient inutiles à l'exception notable de la simple boule de feu que l'on est obligé d'avoir de toute façon.
Les magies en elles mêmes sont plutôt jolies.
... Dommage qu'elles ne servent pas à grand chose.
Notez que j'ai pas raté grand chose, la quasi totalité des magies, que ce soit l'avalanche de terre, la grande vague d'eau ou l'explosion de feu consiste à cleaner l'écran de tous les ennemis avec une portée plus ou moins grande en fonction de votre chance. Le système est même plutôt ennuyeux : Il faut maintenir le bouton R pour remplir une jauge jusqu'à 100% avant de lancer le sort ave cle bouton d'attaque. Impossible donc de lancer une boule de feu immédiatement à la manière d'une attaque d'épée conventionnel... Ou alors faut rester constamment appuyé sur R... Ou alors tapoter dessus, c'est encore plus rapide mais perso ça m'a fait mal aux doigts...
…. Et de toute façon la quasi totalité des boss n'autorisent pas le joueur à utiliser ses magies, une belle opportunité parfaitement gâché donc.
Enfin, comme si ces défauts ne suffisait pas, Ys V possède un système de sauvegarde bien moins permissif que les précédents épisodes : On ne peut sauvegarder que dans les auberges. Cela signifie que les boss de fin de donjon qui sont en plus bizarrement dur par rapport au reste de la difficulté du jeu ont une forte de chance de vous ramener franchement loin dans le jeu.... Il faudra alors se retaper le donjon entier avec cinématiques et déroulement scénaristiques qui va avec. C'est particulièrement agaçant pour l'un des derniers boss du jeu où se taper plus de 10 minutes de déroulement scénaristique à chaque défaite ne semble poser aucun problème à Falcom.
Les boss sont rarement enthousiasmant car manquant cruellement de dynamisme. Certains sont parfaitement injuste et d'autres beaucoup trop faciles.
... Vers la fin ils sont beaucoup mieux cependant.... Mais le jeu se finit peu après ça.
La réponse à ce problème est cependant très simple : Il suffit d'arriver les mains bourrés de potion de soin (ce qui n'est pas bien dur) et de taper comme un demeuré sur les boss sans chercher particulièrement à esquiver ses coups pour l'avoir de manière sûr et ne pas s'infliger de telles frustrations... C'est tout de même un peu dommage...
Power of SNES
De part sa sortie à la toute fin de la vie de la SNES, Ys V tire parfaitement parti des capacités de la console et offre un jeu graphiquement extrêmement travaillé... Bien d'avantage que tous les autres jeux de la série à l'époque. On pourrait lui reprocher des couleurs plus terne que ce que la série faisait jusque là... Notamment sur PC Engine CD où les graphismes bien que 8 bits étaient tout particulièrement coloré. Cela donne cependant une aura un peu plus sombre à Ys V qui va bien avec ses prises de risques scénaristiques mais m'a paru bien moins agréable à l'oeil.
En terme d'effets spéciaux, si Ys V n'est pas de ces jeux à utiliser le mode 7 pour démontrer que la SNES est vachement mieux que la Megadrive, il sait utiliser toutes les possibiltiés de la console pour donner des très jolis effets en toute circonstance. Mention spécial pour l'excellent effet « d'égrainage » de certains bâtiment qui redeviennent sable à certains moments du scénario qui est vraiment particulièrement bien fait.
Il y'aurait plein d'image à prendre pour montrer la beauté de Ys V.
Pourtant bizarrement c'est ce désert qui m'a fait la plus grosse impression.
Si la SNES est particulièrement bien utilisé pour les graphismes il n'y avait pas de raison de douter du son n'est-ce pas ?... Et bien.... La sujet est un peu plus délicat. Un bon moyen de comparer les différences de style des musiques c'est de se souvenir des mélodies très punchy du 1, du 2 ou du III. Le soucis c'est que la SNES a démontré à plusieurs reprises ne pas vraiment être fait pour les musiques de Ys. La version PC Engine CD de Field sonne sans doute très bien, mais sur SNES, ça rendait quand même vachement moins bien... Et ne parlons même pas de Ys III sur cette même machine...
Du coup lorsque Falcom s'est mis sur SNES, ils ont pas été bête, ils se sont adapté. Ils se sont mis à faire "de la musique de RPG SNES", et franchement ça se voit. Leur première musique d'overworld est Field of Gale qui... Ben est pas si mal en vrai. Surtout à 1:00, mais c'est vrai qu'on est loin de la pèche que ces musiques donnent habituellement. ... et puis le début met trois plombes à se mettre en place aussi. Bon y. Au moins, on a une utilisation de nouveaux instruments comme BEAUCOUP d'orgues ou le thème des voleurs bien rythmé un peu Big Band Thieves of Brotherhood. Franchement on a du mal à croire que ça vienne de la Falcom Sound Team jdk de l'époque mais c'est pourtant bien le cas ! On y retrouve les mêmes noms que les Legend of Heroes de l'époque typiquement (qui, certes, étaient dans un style plus symphonique aussi). Une chose est sûre c'est que l'OST n'a vraiment pas fait l'unanimité pour les vieux fans.
C'est dommage que Ys V soit au final une déception, car le monde en lui même qu'il demande d'explorer est vraiment sympas.
Je le dis pas souvent mais... Vivement un remake ! Un de Falcom...
En vrai j'ai pas grand chose à dire, Bad Species sonne comme une musique de boss SNES, Battle Against Fate aussi. C'est pas "mauvais", c'est clairement différent de ce que fait Falcom habituellement mais ça se démarque franchement pas beaucoup du reste de la production Japonaise SNES de l'époque... Et ça quand on s'appelle Falcom c'est quand même dommage.
Par contre, les musiques de villes elles comme In the Cradle ne sont finalement pas si différent d'un Too Full of Love de Ys II... J'ai rarement mentionné ce type de musique qui pourtant plaise à tout un public ( d'ailleurs des versions arranges de l'époque démontrent leur popularité ) et il semblerait que de ce coté là, Ys V ait pu plaire. D'ailleurs, j'adore Stormy Town comme quoi Falcom s'est pas si mal débourbé de ce coté là.
Du coup.... L'OST partage un peu le soucis du jeu. C'est tellement différent qu'il devient très difficile de savoir si on aime moins son OST ou son atmosphère parce qu'elles sont moins bien ou tout simplement parce que c'est « différents » des autres épisodes de la série. J'avoue ne pas avoir la réponse, tout est de bonne qualité mais quelque part je regrette un peu le style graphique plus simple d'avant et ses musiques plus dynamiques...
Kefin Legacy
Que s'est il passé ? Le jeu avait il été rushé ? D'après Jun Nagashima non, l'environnement était parfait, ils avaient le temps, ils avaient la liberté mais il regrette encore à ce jour de ne pas avoir produit un meilleurs jeu... Oui, en réalité, c'est l'inexpérience des équipes qui est responsable de ce qu'Ys V est devenu. Falcom payait alors au prix fort le résultat de toutes ses années à faire fuir les différents talents qu'ils avaient réussir à avoir.
Pour ne rien arranger, Ys V a globalement été un bide.. Certes, la question de la déception est définitivement là mais pas que, en effet on peut également mentionner qu'il est sorti le 29 décembre 1995... C'est à dire un an après la Playstation et la Saturn et 7 mois avant la Nintendo 64. Nous étions alors en plein boum de la 3D, rien d'étonnant à ce que Ys V n'ait pas trouvé de place pour lui à ce stade. Quelque soit la raison de son bide, c'est ce qui placa la série dans le coma pendant 8 ans, une période de temps où Falcom continuait à remaker ses vieux hits et ne semblaient pas parvenir à trouver une vraie nouvelle poules aux œufs d'or. Cette situation continua jusqu'à la sortie de Ys : The Ark of Napishtim qui, d'une certaine manière, a été le vrai commencement de Ys en tant que série... Mais nous y reviendrons.
Enfin, notons que Ys V fait partie des jeux remaké par Taito après Ys III et Ys IV. Une période de l'histoire de la série sur laquelle je reviendrais sans doute plus en détail... Un point intéressant est que le scénario a été remanié de manière à s'ancrer de meilleurs façon dans le lore général de Ys avec l'alchimie de Ys V s'imbriquant avec les autres civilisations que l'on a pu voir dans d'autres épisodes. Cet épisode rajouterait également des points du scénario qui avaient été retiré du script original mais décide également d'enlever ce fameux ajout scénaristique non prévu de la version SNES qui était pourtant très bien. Cela fait que ce remake, loin de remettre les fans de la série d'accord sur cet épisode ne fait que diviser à nouveau.
Pourtant Dogi a été remis dans cette version, et ça c'est bien !
Cela n'empêche cependant pas un constat navrant : Ys V ressemble encore aujourd'hui à une véritable occasion manquée pour de nombreux fans. Ce n'est pas comme si le jeu n'avait aucune qualités : Quelques personnages amusants, les intentions de son système de magie, son donjon final ultra marquant et simplement le fait qu'il soit correct à jouer. Cela ne rend d'ailleurs que plus dur ses nombreux défauts qui empêche son appréciation (gameplay très rigide, scénario ne décollant qu'à la toute dernière partie du jeu qui, en plus, paraît un poil rushé, système de magie inutile, boss pas super intéressants, mélodie moins marquantes etc...)
C'est dommage, mais la bonne nouvelle c'est qu'il s'agit sans doute du terreau idéal pour l'un de ces grands remake/reboot dont Falcom a le secret. Après Oath in Felghana pour Ys III et Memories of Celceta pour Ys IV, tout le monde a sans doute très hâte de goûter à la version définitive d'un jeu si prometteur.
En attendant, Ys V sur SNES est un jeu sympathique... Mais si vous voulez une suite de qualité à Ys sur SNES, regardez surtout ce qu'à fait la team originale de Ys I avec Terranigma. Là on est plus proche du chef d'oeuvre !
En effet, depuis Ys IV les tensions avaient augmenté au sein de Falcom qui avaient déjà perdu beaucoup de très bon développeurs en restant sur le PC-88. Yoshio Kiya toujours très pragmatique disait qu'il avait peur de perdre encore plus d'employé ce pourquoi il avait commencé à travailler sur "Legend of Xanadu" sur PC Engine CD. Un projet enfin accepté par le président... Le succès de la série Ys sur cette console ayant dû pas mal jouer. Bien sûr, la majorité des projets de la compagnies restaient sur micro-ordinateurs comme Xanadu 1 et 2 Remix ainsi que Brandish 3 et puis il y avait cet étrange compagnie "Sega Falcom" qui a développé la version Megadrive du premier Legend of Heroes ainsi que la version Mega CD de Popful Mail prouvant que leurs anciennes méthodes étaient toujours présentes. Cependant, dans cette même démarche de s'ouvrir aux consoles, Falcom se chargea lui même du portage de Popful Mail sur Super Famicom; un portage souvent décrié comparé à la version Mega CD de Sega mais il s'agit pourtant bien d'une version très fidèle !
Finalement, c'est cette même équipe (comme le confirme Jun Nagashima dans Untold History of Japanese Developpers ) qui connait à présent la SNES à qui revint la tâche de faire la suite de Ys en utilisant le plot déjà écrit : "Lost Kefin, Kingdom of Sand". Un vrai Ys.... Pas un spin off... Par Falcom... En vue de dessus....
Que pourrait-il mal se passer ?
Ys V : Lost Kefin, Kingdom of Sand
Support : SNES
Développeur : Falcom
Date de sortie : 1995
Genre :A-RPG
Support : SNES
Développeur : Falcom
Date de sortie : 1995
Genre :A-RPG
Si les versions SNES et PC Engine CD de Ys IV ont enseigné quelque chose à Falcom, c'est qu'il devenait très difficile de continuer à utiliser le « bump » système des précédents jeux, malgré leur envie de coller aux traditions de la série.
Ys IV Mask of the Sun a pu être vu comme assez vieillot sortant le même mois que Illusion of Gaia en novembre 1993..... Qui, pour rappel, était fait par une grande partie de la team originel de Ys. Et pour cause, les personnages se déplaçait toujours sans la moindre possibilité de mouvement diagonal et la collision des hitboxes n'étaient pas aussi précis qu'on aurait pu le souhaiter.
De l'autre coté, Ys : The Dawn of Ys sur PC Engine CD avait le problème inverse : En ajoutant les déplacements en diagonal, aucun ennemis ne pouvait poser la moindre difficulté tant attaquer sur le coté était facile.
Oh bien sûr, les versions modernes de Ys 1 et 2 ont pu nous montrer qu'il était possible de rendre ce système plus attrayant même à un public moderne (notamment en donnant un coté physique plus poussé aux ennemis), mais ce n'est pas la décision que pris Falcom pour Ys V : Il était temps de rendre définitif la décision de donner à Adol un bouton pour attaquer.
Et ce fut fait.
La cité dans le sable
Adol arrive dans la belle contrée de Xandria via un bateau qui ne coule même pas ! Rapidement il se rend compte que l'atmosphère en ville est un peu étrange avec des soldats un brin tatillon. Mais qu'importe ! La grosse pointe du coin Mt. Dorman offre de grandes récompenses à celui qui arriverait à trouver la mystérieuses « Cité Fantôme », la rumeur voulant qu'elle renfermerait la clé de l'alchimie, un mystérieux art disparu qui permettrait d'endiguer la catastrophe s'abattant sur cette partie du monde : L'expansion inexorable du désert. Fatalement attiré par l'aventure, Adol signe et accepte dans un premier temps à aider à retrouver les différents cristaux élémentaires qui permettrait d'ouvrir la porte de la fameuse cité.
Bien sûr, il n'y a pas que Adol qui cherchera les cristaux !
A noter ces personnages bien sympathiques qui semblent être une sorte de brouillon pour la Capra Family de Trails in the sky
On remarque alors que niveau scénario, Ys V est bien plus bavard que ses prédécesseurs ! Avec un univers plus complexe que toutes les versions de Ys IV de l'époque par exemple. Sans doute que Falcom était déjà quelque peu influencé par leurs travaux sur Legend of Heroes à ce moment là. Ainsi, un grand nombre de personnage plutôt attachant fait son apparition dans le jeu, pour autant, il est dommage de voir que le rythme du jeu n'est pas forcément son meilleurs aspect. Une bonne partie nous ennuie plus ou moins dans sa recherche bien classique de cristaux heureusement étayé par quelques personnages avant d'enfin pouvoir entamer la seconde partie bien plus riche en rebondissement et en intérêt ! Pour autant, certains développements du jeu sonnent comme un poil rushé, tout comme les motivations de certains protagonistes.
Il y'a peu d'information sur le développement de Ys V mais le livre Ys Complete Work montra au monde ce qu'était l'histoire originel du jeu... Ce qui permis de voir que plusieurs éléments ont été coupé, notamment dans la seconde partie du jeu qui, effectivement, est celle qui semblait être la plus rushé. Ainsi le premier méchant du jeu était censé avoir des motivations un peu moins stéréotypé, une partie assez creepy avec des enfants à qui on vole la vie a été tout simplement supprimé... Pour remplacer ça, une histoire annexe entre deux personnages dont le plot semble assez annexe au reste de l'action mais reste malgré tout plutôt touchante a été rajouté.
Certaines traditions ne changent cependant pas...
Adol, arrête de prendre des bateaux...
Plus important que tout ça, Dogi n'a pas été implémenté dans le jeu et ça c'est trop nul ! Parait même que Falcom lui avait prévu une copine dans son script original !
Push A to Sword
Le bilan scénaristique est donc mitigé mais reste malgré tout globalement très positif ; le plus grand pari restait cependant le gameplay et celui là, malheureusement, est bien moins convainquant. Adol peut à présent sauter d'un saut assez lourd qui ne permet pas de passer derrière les ennemis... Ou de faire grand chose sinon quelques phases de plateforme un poil crispante. (Juste un poil....)
Sinon Adol peut à présent attaquer avec l'épée mais ce coup simple lent, statique et rigide n'est en rien agréable à utiliser et ne semble pas vraiment pouvoir tenir la comparaison avec d'autres jeux du genre même de l'époque.... C'est d'autant plus dommage que le bump system avait au moins cet avantage de permettre des combats très dynamique donnant l'impression d’enchaîner son adversaire... c'était d’ailleurs quelque chose que Ys III qui possède aussi un bouton d'attaque avait plutôt bien réussi à recréer de manière curieuse.
Les cascades vous ramènent au début de la séquence si vous ratez UN saut.
... Je les hais...
Mais au lieu de ça, ce coup constituera votre quasi seul moyen d'attaquer si on ne compte pas le coup aérien globalement inutile. Pour compenser le jeu a des animations d'attaques différentes en fonction de l'arme utilisé faisant des coups d'estocs avec des rapières ou des coup de taille avec d'autres types d'arme. Une feature intéressante mais pas franchement utile, certains ont même trouvé ça désagréable que l'on change leur collision d'attaque sans qu'ils puissent trop dire grand chose... Oui parce que quand la dernière arme d'estoc fait 100 de dégât de plus que la dernière arme de taille, on a beau préférer l'animation de cette dernière, on prend quand même celle d'estoc.
Le dernier point achevant ce tableau pas bien joli à la base est le système de magie.... Qui pourtant partait d'une excellente intention ! Lors de l'exploration, Adol tombera en effet sur des cristaux élémentaire d'eau, de feu, de terre, d'air, de lumière et de ténèbre... En parlant à l'alchimiste le plus proche il pourra combiner trois de ces cristaux pour former une magie ! Un champ d'application énorme s'applique à partir de là !
Malheureusement, la déception arrive très vite, déjà le système (enfin, surtout les cristaux en eux même) arrive beaucoup trop tard pour être utile dans la majeur partie du jeu, ensuite il est impossible de décomposer une magie déjà crée ce qui est particulièrement terrible lorsqu'on se rend compte que le sort est pas fameux.... Et dans ma partie quasi tous mes premiers sorts étaient inutiles à l'exception notable de la simple boule de feu que l'on est obligé d'avoir de toute façon.
Les magies en elles mêmes sont plutôt jolies.
... Dommage qu'elles ne servent pas à grand chose.
Notez que j'ai pas raté grand chose, la quasi totalité des magies, que ce soit l'avalanche de terre, la grande vague d'eau ou l'explosion de feu consiste à cleaner l'écran de tous les ennemis avec une portée plus ou moins grande en fonction de votre chance. Le système est même plutôt ennuyeux : Il faut maintenir le bouton R pour remplir une jauge jusqu'à 100% avant de lancer le sort ave cle bouton d'attaque. Impossible donc de lancer une boule de feu immédiatement à la manière d'une attaque d'épée conventionnel... Ou alors faut rester constamment appuyé sur R... Ou alors tapoter dessus, c'est encore plus rapide mais perso ça m'a fait mal aux doigts...
…. Et de toute façon la quasi totalité des boss n'autorisent pas le joueur à utiliser ses magies, une belle opportunité parfaitement gâché donc.
Enfin, comme si ces défauts ne suffisait pas, Ys V possède un système de sauvegarde bien moins permissif que les précédents épisodes : On ne peut sauvegarder que dans les auberges. Cela signifie que les boss de fin de donjon qui sont en plus bizarrement dur par rapport au reste de la difficulté du jeu ont une forte de chance de vous ramener franchement loin dans le jeu.... Il faudra alors se retaper le donjon entier avec cinématiques et déroulement scénaristiques qui va avec. C'est particulièrement agaçant pour l'un des derniers boss du jeu où se taper plus de 10 minutes de déroulement scénaristique à chaque défaite ne semble poser aucun problème à Falcom.
Les boss sont rarement enthousiasmant car manquant cruellement de dynamisme. Certains sont parfaitement injuste et d'autres beaucoup trop faciles.
... Vers la fin ils sont beaucoup mieux cependant.... Mais le jeu se finit peu après ça.
La réponse à ce problème est cependant très simple : Il suffit d'arriver les mains bourrés de potion de soin (ce qui n'est pas bien dur) et de taper comme un demeuré sur les boss sans chercher particulièrement à esquiver ses coups pour l'avoir de manière sûr et ne pas s'infliger de telles frustrations... C'est tout de même un peu dommage...
Power of SNES
De part sa sortie à la toute fin de la vie de la SNES, Ys V tire parfaitement parti des capacités de la console et offre un jeu graphiquement extrêmement travaillé... Bien d'avantage que tous les autres jeux de la série à l'époque. On pourrait lui reprocher des couleurs plus terne que ce que la série faisait jusque là... Notamment sur PC Engine CD où les graphismes bien que 8 bits étaient tout particulièrement coloré. Cela donne cependant une aura un peu plus sombre à Ys V qui va bien avec ses prises de risques scénaristiques mais m'a paru bien moins agréable à l'oeil.
En terme d'effets spéciaux, si Ys V n'est pas de ces jeux à utiliser le mode 7 pour démontrer que la SNES est vachement mieux que la Megadrive, il sait utiliser toutes les possibiltiés de la console pour donner des très jolis effets en toute circonstance. Mention spécial pour l'excellent effet « d'égrainage » de certains bâtiment qui redeviennent sable à certains moments du scénario qui est vraiment particulièrement bien fait.
Il y'aurait plein d'image à prendre pour montrer la beauté de Ys V.
Pourtant bizarrement c'est ce désert qui m'a fait la plus grosse impression.
Si la SNES est particulièrement bien utilisé pour les graphismes il n'y avait pas de raison de douter du son n'est-ce pas ?... Et bien.... La sujet est un peu plus délicat. Un bon moyen de comparer les différences de style des musiques c'est de se souvenir des mélodies très punchy du 1, du 2 ou du III. Le soucis c'est que la SNES a démontré à plusieurs reprises ne pas vraiment être fait pour les musiques de Ys. La version PC Engine CD de Field sonne sans doute très bien, mais sur SNES, ça rendait quand même vachement moins bien... Et ne parlons même pas de Ys III sur cette même machine...
Du coup lorsque Falcom s'est mis sur SNES, ils ont pas été bête, ils se sont adapté. Ils se sont mis à faire "de la musique de RPG SNES", et franchement ça se voit. Leur première musique d'overworld est Field of Gale qui... Ben est pas si mal en vrai. Surtout à 1:00, mais c'est vrai qu'on est loin de la pèche que ces musiques donnent habituellement. ... et puis le début met trois plombes à se mettre en place aussi. Bon y. Au moins, on a une utilisation de nouveaux instruments comme BEAUCOUP d'orgues ou le thème des voleurs bien rythmé un peu Big Band Thieves of Brotherhood. Franchement on a du mal à croire que ça vienne de la Falcom Sound Team jdk de l'époque mais c'est pourtant bien le cas ! On y retrouve les mêmes noms que les Legend of Heroes de l'époque typiquement (qui, certes, étaient dans un style plus symphonique aussi). Une chose est sûre c'est que l'OST n'a vraiment pas fait l'unanimité pour les vieux fans.
C'est dommage que Ys V soit au final une déception, car le monde en lui même qu'il demande d'explorer est vraiment sympas.
Je le dis pas souvent mais... Vivement un remake ! Un de Falcom...
En vrai j'ai pas grand chose à dire, Bad Species sonne comme une musique de boss SNES, Battle Against Fate aussi. C'est pas "mauvais", c'est clairement différent de ce que fait Falcom habituellement mais ça se démarque franchement pas beaucoup du reste de la production Japonaise SNES de l'époque... Et ça quand on s'appelle Falcom c'est quand même dommage.
Par contre, les musiques de villes elles comme In the Cradle ne sont finalement pas si différent d'un Too Full of Love de Ys II... J'ai rarement mentionné ce type de musique qui pourtant plaise à tout un public ( d'ailleurs des versions arranges de l'époque démontrent leur popularité ) et il semblerait que de ce coté là, Ys V ait pu plaire. D'ailleurs, j'adore Stormy Town comme quoi Falcom s'est pas si mal débourbé de ce coté là.
Du coup.... L'OST partage un peu le soucis du jeu. C'est tellement différent qu'il devient très difficile de savoir si on aime moins son OST ou son atmosphère parce qu'elles sont moins bien ou tout simplement parce que c'est « différents » des autres épisodes de la série. J'avoue ne pas avoir la réponse, tout est de bonne qualité mais quelque part je regrette un peu le style graphique plus simple d'avant et ses musiques plus dynamiques...
Kefin Legacy
Que s'est il passé ? Le jeu avait il été rushé ? D'après Jun Nagashima non, l'environnement était parfait, ils avaient le temps, ils avaient la liberté mais il regrette encore à ce jour de ne pas avoir produit un meilleurs jeu... Oui, en réalité, c'est l'inexpérience des équipes qui est responsable de ce qu'Ys V est devenu. Falcom payait alors au prix fort le résultat de toutes ses années à faire fuir les différents talents qu'ils avaient réussir à avoir.
Pour ne rien arranger, Ys V a globalement été un bide.. Certes, la question de la déception est définitivement là mais pas que, en effet on peut également mentionner qu'il est sorti le 29 décembre 1995... C'est à dire un an après la Playstation et la Saturn et 7 mois avant la Nintendo 64. Nous étions alors en plein boum de la 3D, rien d'étonnant à ce que Ys V n'ait pas trouvé de place pour lui à ce stade. Quelque soit la raison de son bide, c'est ce qui placa la série dans le coma pendant 8 ans, une période de temps où Falcom continuait à remaker ses vieux hits et ne semblaient pas parvenir à trouver une vraie nouvelle poules aux œufs d'or. Cette situation continua jusqu'à la sortie de Ys : The Ark of Napishtim qui, d'une certaine manière, a été le vrai commencement de Ys en tant que série... Mais nous y reviendrons.
Enfin, notons que Ys V fait partie des jeux remaké par Taito après Ys III et Ys IV. Une période de l'histoire de la série sur laquelle je reviendrais sans doute plus en détail... Un point intéressant est que le scénario a été remanié de manière à s'ancrer de meilleurs façon dans le lore général de Ys avec l'alchimie de Ys V s'imbriquant avec les autres civilisations que l'on a pu voir dans d'autres épisodes. Cet épisode rajouterait également des points du scénario qui avaient été retiré du script original mais décide également d'enlever ce fameux ajout scénaristique non prévu de la version SNES qui était pourtant très bien. Cela fait que ce remake, loin de remettre les fans de la série d'accord sur cet épisode ne fait que diviser à nouveau.
Pourtant Dogi a été remis dans cette version, et ça c'est bien !
Cela n'empêche cependant pas un constat navrant : Ys V ressemble encore aujourd'hui à une véritable occasion manquée pour de nombreux fans. Ce n'est pas comme si le jeu n'avait aucune qualités : Quelques personnages amusants, les intentions de son système de magie, son donjon final ultra marquant et simplement le fait qu'il soit correct à jouer. Cela ne rend d'ailleurs que plus dur ses nombreux défauts qui empêche son appréciation (gameplay très rigide, scénario ne décollant qu'à la toute dernière partie du jeu qui, en plus, paraît un poil rushé, système de magie inutile, boss pas super intéressants, mélodie moins marquantes etc...)
C'est dommage, mais la bonne nouvelle c'est qu'il s'agit sans doute du terreau idéal pour l'un de ces grands remake/reboot dont Falcom a le secret. Après Oath in Felghana pour Ys III et Memories of Celceta pour Ys IV, tout le monde a sans doute très hâte de goûter à la version définitive d'un jeu si prometteur.
En attendant, Ys V sur SNES est un jeu sympathique... Mais si vous voulez une suite de qualité à Ys sur SNES, regardez surtout ce qu'à fait la team originale de Ys I avec Terranigma. Là on est plus proche du chef d'oeuvre !